Avec le choc électrique, la chasse au gaspi est de retour !

Avec le choc électrique, la chasse au gaspi est de retour !

Après les chocs pétroliers des années 1970 voici le choc électrique. Mêmes effets, mêmes solutions : être plus frugal !

En à peine 6 mois, les tarifs de marché de l’électricité, déjà sur un trend haussier, ont doublé pour dépasser le 09 septembre 2021 le montant extravagant de 100€/MWh, record historique. Choc passager ou non, il alerte et invite les entreprises à activer conjointement deux leviers afin d’acheter moins d’électricité. C’est d’autant plus crucial que, si le poids de l’électricité sur le budget des entreprises varie en fonction des secteurs, il peut dépasser les 20% de leur valeur ajoutée dans l’industrie. Agir est une question de compétitivité.

Au-delà du choc de septembre 2021, les prix de l’électricité augmenteront

Cette dernière et spectaculaire flambée des prix de l’électricité s’explique par de multiples facteurs comme la reprise de l’activité économique post-crise Covid-19, notamment en Chine, la hausse des prix du gaz – énergie primaire utilisée dans la production d’électricité mais soumise à de fortes tensions géopolitiques-, ou encore l’augmentation des tarifs des quotas CO2.Affichée au 14 septembre 2021 au tarif de marché inédit de 103,89€/MWh en clôture, - pour comparaison l’Arenh est toujours à 42€/MWh- l’électricité est vouée à coûter de plus en plus cher. En effet, les experts sont unanimes pour dire qu’en raison des importants investissements liés à la maintenance du parc nucléaire national et au soutien au déploiement des énergies renouvelables, les tarifs de l’électricité poursuivront leur hausse. Et ce même sans tenir compte des incertitudes sur l’évolution des prix de l’Arenh, voire de sa disparition pure et simple sous la pression de l’Europe qui juge le dispositif anti-concurrentiel.L’énergie la moins chère est celle qui n’est ni consommée ni achetéeQue les tarifs du kWh soient ou non à la hausse, l’électricité la moins chère est celle qui n’est pas consommée. Ce principe de bon sens invite les entreprises à se lancer dès maintenant dans une démarche d’efficacité énergétique qui signifie transformer son outil de production afin qu’il consomme moins d’énergie pour produire la même chose.Pour ce faire, la première étape consiste à faire appel à un bureau d’études énergie afin qu’il effectue un audit d’efficacité énergétique qui identifiera lieu après lieu, des espaces de bureaux aux ateliers, tous les gisements d’économies à réaliser.Cette photographie permettra de concevoir un plan d’actions pragmatiques sur mesure comme celui de modifier certains outils de fabrication. Il existe, par exemple, des groupes froids de dernière génération très performants en matière de consommation d’électricité. Et s’il n’est pas possible de substituer l’équipement, il existe des solutions d’optimisation des process industriels parmi lesquelles la récupération de chaleur fatale. Sans action pour la valoriser, celle-ci est une perte pure. Pour exemple, les compresseurs d’air rejettent dans la nature pas moins de 80% d’énergie. En la récupérant, les entreprises peuvent l’utiliser pour chauffer un bâtiment voire produire de l’eau chaude, de la vapeur...A cette première réponse à la hausse des tarifs de l’énergie, les entreprises doivent aussi associer l’autoproduction d’électricité qui pourra se faire via les énergies renouvelables, notamment le solaire photovoltaïque. Chaque toit de bureau ou d'usine, chaque parking peut potentiellement en être équipé.Certes ces transformations sont synonymes d’investissements mais ils sont d’autant plus rapidement rentables que les prix de l’électricité sont élevés et inscrits sur une tendance haussière. En la matière, l’autoproduction d’électricité est de plus en plus concurrentielle (et écologique car elle participe à la décarbonation de l’économie). En effet, les prix des panneaux photovoltaïques et leur installation sont en baisse constante. Une étude de l’Irena (Agence internationale des énergies renouvelables) démontre que par la baisse du coût des matières premières et par l’amélioration des procédés de fabrication, le prix de l’électricité solaire photovoltaïque a chuté de plus 82% depuis 2010. Par ailleurs, autre atout et non des moindres, le prix de cette électricité est fixe dans la durée. Elle n’est impactée ni par les taxes ni par les variations des prix de marché dont l’entreprise ne peut prévoir ni l’amplitude ni le rythme. En outre, les entreprises peuvent bénéficier de subventions de l’État pour leurs actions en faveur de la transition énergétique.Autant de bonnes raisons de se lancer sans attendre dans la voie de la frugalité énergétique.