Le Journal des entreprise Loire-AtlantiquePar David Pouilloux, le 15 novembre 2021Implantée à la Chevrolière (Loire-Atlantique), Renovembal poursuit sa transformation en investissant plus d’un million d’euros dans son outil industriel. La société de revalorisation d’emballages industriels a décroché deux subventions qui vont l’aider à se développer et à performer sur les économies d’énergie et d’eau.
Nous connaissons tous ces fûts métalliques si chers à l’univers industriel. Nous connaissons aussi leur version en plastique, entassée à l’intérieur ou àl’extérieur d’entrepôts. Ce que l’on connaît moins, en revanche, c’est leur devenir. Que deviennent-ils une fois vidés ? Rénover ces fûts et bien d’autrescontainers, c’est justement la spécialité de Renovembal, une société située à La Chevrolière, en Loire-Atlantique."Très peu d’entreprises de l’économie circulaire ont cette activité de réemploi des emballages industriels, soutient Alexandre Banas, PDG de Renovembal. Nous assurons la collecte de nos fûts dans le Grand Ouest, jusqu’à Rouen et Bordeaux. Ils sont issus de l’industrie cosmétique, agroalimentaire, pharmacologique, aéronautique, automobile ou chimique. On les nettoie, les rénove, les repeint et on les revend à des industriels, pour la moitié du prix d’un neuf."En pleine croissance, la PME va investir plus de 1,1 million d’euros dans son outil industriel pour décupler sa capacité de rénovation et de recyclage des fûts et containers qu’elle collecte. Grâce à l’aide du cabinet Euklead, deux projets de développement de Renovembal bénéficient de subventions pour un montant total de 360 000 euros.
La PME a obtenu 140 000 euros de subventions, financées par le fonds d’économie circulaire de l’Ademe (Agence de la transition écologique) couplé à une prime CEE (Certificat d’économies d’énergie) du Ministère de la transition écologique et solidaire. Cette aide s’adosse à son projet de construction de deux lignes de lavage automatique de fûts et containers.Avec ce nouvel équipement, Renovembal pourra multiplier par neuf les volumes traités. Pour les simples fûts métalliques et plastiques, le volume traité passera de 40 000 à 400 000 d’ici à 2025. Pour les IBC (énormes containers de 600 à 1 200 litres de forme cubique et cerclés de métal), la nouvelle ligne absorbera 45 000 unités contre 15 000 aujourd’hui. Hormis ceux qui sont en très mauvais état (ceux-là sont valorisés en matière recyclée), la plupart de ces contenants ont une seconde vie. "99,9 % de ce qui rentre chez nous est soit rénové, soit valorisé dans le recyclage", précise le dirigeant.De plus, grâce à ses nouvelles installations, la société divisera par deux le nombre de fûts mis au rebut (non restaurés) et réduira par dix sa consommation d’eau. "Les eaux de lavage sont récupérées, traitées et réemployées en circuit fermé, explique Alexandre Banas. Ces avancées sont associées à l’amélioration des conditions de travail des salariés grâce à l’automatisation du lavage."
Le second projet d’investissement de l’entreprise porte sur la création d’une activité innovante, unique en France. "Avec notre processus de nettoyage par cryogénie (une première dans l’Hexagone, NDLR), le métal des fûts fortement souillés est débarrassé de ses polluants par le froid, à - 196 °C, explique le dirigeant. Il devient une ressource destinée à être réintroduite en fonderie pour de nouveaux usages au lieu d’être incinéré et de devenir du mâchefer". L’objectif est de passer de 600 tonnes de métal valorisé à 9 000 tonnes d’ici à 5 ans. Ce projet de 730 000 euros bénéficie de 220 000 euros de subventions de l’Ademe Pays de la Loire, financées via l’appel à projet "Recyclage" du Plan de Relance.D’ici à 5 ans, Renovembal, qui emploie 27 salariés et génère 3, 5 millions de chiffre d’affaires, cible les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et penserecruter 10 salariés.